Il est temps maintenant de venir au testament du Roi, qui va paroître avec de si singulières précaution, tant pour la profondeur du secret de tout son contenu, que pour l’inviolable sûreté de cette pièce.
plus qu’à tout au malaise de refuser opiniâtrément les desirs opiniâtrés de ce qu’on aime, de qui on veut être aimé, et avec qui on passe uniquement les particuliers les plus libres. [6]
Ce qu’ils vouloient maintenant étoit toute autre chose. Devenir par être ce que par être on ne peut devenir ; d’une créature quoique couronnée en faire un créateur ; attaquer les princes du sang dans leur droit le plus sublime et le plus distinctif de toutes les races des hommes ; introduire le plus tyrannique, le plus inouï, le plus pernicieux de tous les droits ; anéantir les lois le plus antiques et les plus saintes ; se jouer de la couronne ; fouler aux pieds toute la nation ; enfin persuader cet épouvantable ouvrage à a faire à un homme qui ne peut commander à la nature et faire que ce qui n’est pas soit, au chef de cette race unique, et tellement intéressé à en protéger le droit qu’il n’est roi qu’à ce titre, ni ses enfants après lui, et à ce roi de la nation la plus attachée et la plus soumise, de la déshonorer et de [8] renverser tout ce qu’elle a de plus sacré, pour possiblement couronner un double adultère, qu’il a le premier tiré du néant depuis qu’il y a des François, et qui y est demeuré sans cesse, jusqu’à cette heure, enseveli chez toutes les nations, et jusque chez les sauvages ; la tentetive étoit étrangement forte, et si ce n’étoit pas tout, parce qu’elle ne pouvoit se proposer seule sans s’accabler sous ses ruines, et perdre de plus tout ce qu’on avoit conquis.
Coirault, IV, n. 7, p. 1462 : « Rien, peut-être, de plus rayonnant que cette page parmi tous les écrits du Maître !… »