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DURAS 1984
L' amant / Marguerite Duras. - Paris : Les Editions de Minuit, 1984. - 142 p. ; 19 cm.


DURAS 1985
L' amante / Marguerite Duras. - Milano : Feltrinelli, 1985. - 123 p. ; 20 cm. - (Narratori).


Francese Italiano
Je suis exténuée du désir d'Hélène Lagonelle.
Je suis exténuée de désir.
Je veux emmener avec moi Hélène Lagonelle, là où chaque soir, les yeux clos, je me fais donner la jouissance qui fait crier. Je voudrais donner Hélène Lagonelle à cet homme qui fait ça sur moi pour qu'il le fasse à son tour sur elle. Ceci en ma présence, qu'elle le fasse selon mon désir, qu'elle se donne là où moi je me donne. Ce serait par le détour du corps d'Hélène Lagonelle, par la traversée de son corps que la jouissance m'arriverait de lui, alors définitive.
De quoi mourir. [91-91]
Sono stremata dal desiderio di Hélène Lagonelle.
Sono stremata di desiderio.
Voglio portare con me Hélène Lagonelle, là dove ogni sera, ad occhi chiusi, aspetto il piacere che mi fa gridare. Vorrei dare Hélène Lagonelle a quell'uomo perché facesse anche su di lei quello che fa su di me. In mia presenza, secondo il mio desiderio, che si offrisse dove io mi offro. Passando dal corpo di Hélène, attraverso il suo corpo, il piacere mi arriverebbe, allora definitivo, da lui.
Da morirne. [p. 81]
Je regardais ce qu’il faisait de moi, comme il se servait de moi et je n’avais jamais pensé qu’on pouvait le faire dela sorte, il allait au-delà de mon espérance et conformément à la destinée de mon corps. Ainsi j’étais devenue son enfant. Il était devenu autre chose aussi pour moi. Je commençais à reconnaître la douceur inexprimable de sa peau, de son sexe, au-delà de lui-même. L’ombre d’un autre homme aussi devait passer par la chambre, celle d’un jeune assassin, mais je ne le savais pas encore, rien n’en apparaissait encore à mes yeux. Celle d’un jeune chasseur aussi devait passer par la chambre mais pour celle-là, oui, je le savais, quelquefois il était présent dans la jouissance et je le lui disais, à l’amant de Cholen, je lui parlais de son corps et de son sexe aussi, de son ineffable douceur, de son courage dans la forêt et sur les rivières aux embouchures des panthères noires. Tout allait à son désir et le faisait me prendre. J’étais devenue son enfant. C’était avec son enfant qu’il faisait l’amour chaque soir. Et parfois il prend peur, tout à coup il s’inquiète de sa santé comme s’il découvrait qu’elle était mortelle et que l’idée le traversait qu’il pouvait la perdre. Qu’elle soit si mince, tout à coup, et il prend peur aussi quelquefois, brutalement. Et de ce mal de tête aussi, qui souvent la fait mourante, livide, immobile, un bandeau humide sur les yeux. Et de ce dégoût aussi qu’elle a quelquefois de la vie, quand ça la prend, qu’elle pense à sa mère et que subitement elle crie et pleure de colère à l’idée de ne pas pouvoir changer les choses, faire la mère heureuse avant qu’elle meure, tuer ceux qui ont fait ce mal. Le visage contre le sien il prend ses pleurs, il l’écrase contre lui, fou du désir de ses larmes, de sa colère. [122-123] Guardavo quel che faceva di me, come si serviva di me, non avevo mai pensato che si potesse farlo in quel modo,andava oltre i limite delle mie aspettative, assecondava il destino del mio corpo. Così ero diventata la sua bambina. Anche per lui era diventato qualcosa di diverso. Cominciavo a riconoscere l'inesprimibile dolcezza della sua pelle, del suo sesso, al di là di lui. Anche l'ombra di un altro uomo doveva attraversare la camera, quella di un giovane assassino, ma io ancora non lo sapevo, i miei occhi non lo vedevano. Ancora l'ombra di un giovane cacciatore doveva attraversare la camera; quella sì, talvolta sapevo che era lì, nel momento del piacere glielo dicevo, all'amante di Cholen, gli parlavo del suo corpo e del suo sesso [del cacciatore?], della sua ineffabile dolcezza, del suo coraggio nella foresta e sui fiumi, alle foci delle pantere nere. Tutto aumentava il suo desiderio e lo spingeva a prendermi. Ero diventata la sua bambina. Fa l'amore ogni sera con la sua bambina e talvolta si spaventa, si preoccupa della sua salute, come se scoprisse che è mortale e pensasse improvvisamente di poterla perdere. Che sia così magra, lo spaventa. qualche volta in maniera improvvisa. Si preoccupa anche di quel mal di testa che spesso la riduce moribonda, livida, immobile, una pezza umida sugli occhi. E di quel disgusto che lei talvolta ha della vita, che la invade se pensa a sua madre e improvvisamente urla e piange di rabbia all'idea di non poter cambiare la sorte, render felice la madre prima che muoia, uccidere chi le ha fatto tutto quel male. Lui, il volto contro il volto di lei, riceve il suo pianto, se la preme contro, folle dal desiderio delle sue lacrime, della sua rabbia. [p. 106]
marguerite_duras.txt · Last modified: 2019/10/28 12:00 by francesco