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paini_2017

Participant autant du monde matériel que de l’univers mythologique, les miroirs obsèdent… Ainsi, ce constat est-il recommencé à chaque rencontre avec notre reflet : celui-ci est sans profondeur. […]

[…] Mais cette conclusion raisonnable nous incite à rêver qu’au-delà de sa surface, il existe un monde parallèle. Notre aptitude poétique nous permet donc d’envisager les miroirs comme des seuils à franchir pour accéder à d’autres dimensions de l’imagination . Le cinéma fait appel au miracle des reflets, les puissances du faux finissant toujours par dire des vérités sur lui-même. Chez certains cinéastes, c’est à travers un miroir que le héros prend possession de son propre univers, jusqu’à la folie parfois. Il y attire un amant, une maîtresse, des ami(e)s dans une aventure interminable et fréquemment fatale. Les miroirs contribuent également à l’apparition d’un personnage dans le récit amplifiant l’inquiétude ou le désir à son égard. Enfin, les miroirs trompent et amusent… Le livre propose de nombreux exemples de facéties mimétiques en cinéma, empruntés aux plus grands auteurs classiques et modernes : Hitchcock, Visconti, Godard, Welles, Dreyer, Kubrick, Duras, Truffaut, Fassbinder, Chantal Akerman et, Narcisse entre tous, Cocteau ! Les miroirs comme prétextes d’analyse des films ? On ne saurait mieux dire alors que tout film en reflète d’autres, à l’infini.

Table des matières

Avant-propos

Fonctions du miroir

L’entrée en fiction
La filature comme portraiture – De la loge à la scène – Différer pour faire désirer

La perspective jusqu’à l’abîme
L’abîme du temps – Instabilité du réel – écrans

L’entrée chez les morts
Orphée(s) – Le retour de l’aimée

La porte du désir
Agrandir l’espace. Augmenter le désir – Transgressions

Le retour sur soi
Doutes mortifères – Les miroirs du bal – Vérités et mensonges

Les miroirs pour comparer / Conclusion

Notes

Dominique Païni a été directeur des productions cinématographiques du musée du Louvre, directeur de la Cinémathèque française et directeur du développement culturel au Centre Pompidou. Il a été commissaire d'expositions aux concepts novateurs dont Hitchcock et l’art, Jean Cocteau sur le fil du siècle, Voyage(s) en utopie. Jean-Luc Godard. 1946-2006, Le Regard de Michelangelo. Antonioni et les arts.
Aux Éditions Yellow Now, il a dirigé, avec Patrick Leboutte et Guy Jungblut, Une encyclopédie des cinémas de Belgique (1990) et publié Conserver, montrer (1992), L’Attrait de l’ombre (2007), L'Attrait des nuages (2010) et Le Cinéma, un art plastique (2013). Aux Cahiers du cinéma, il est l’auteur de Le Cinéma, un art moderne (1997) et Le Temps exposé. Le cinéma, de la salle au musée (2002).


[18] Le cinéma confirme par ailleurs que l'illusion spéculaire stimule le désir, sinon1) l'engendre. Sans invoquer de banales perversions, on peut toutefois constater que le reflet de l'objet du désir exaspère ce dernier.

1)
Nel senso di voire, direi.
paini_2017.txt · Last modified: 2018/05/14 09:48 by francesco