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charles_de_montalembert

JOURNAL INTIME INEDIT TOME III (1834-1843)
Texte établi, présenté et annoté par Louis Le Guillou et Nicole Roger-Taillade. 95€

En 1834, Montalembert ne s'est toujours pas remis de ses échecs des deux années précédentes : ses espoirs d'une conciliation du catholicisme et de la liberté, sous l'égide de Lamennais, ont été ruinés par les encycliques pontificales Mirari vos et Singulari nos; son projet de mariage avec Hedwige Lubomirska est devenu impossible. Dépité, vexé dans son amour propre, il tente d'oublier en voyageant en Autriche, Allemagne, Suisse, Italie; mais la visite des sites cisterciens, les fêtes populaires locales, ne peuvent lui faire oublier la petite princesse polonaise. Heureusement pour lui, son mariage en 1836 avec Anne de Mérode de la grande noblesse belge - les préparatifs de cette union seront dignes d'une Carte du Tendre - amène un grand apaisement. Suivront l'inévitable voyage de noces en Italie avec la double réception du Pape et, en 1841, la recherche d'un château seigneurial - en particulier en Bretagne. Ajoutons à cela une intense activité politique en France, en Belgique (où il tente d'imposer le général Skrzynecki à la tête des armées), ses contacts avec les milieux politiques, son rôle dans la nomination des évêques.

JOURNAL INTIME INEDIT TOME IV (1844-1848)
Texte établi, présenté et annoté par Louis le Guillou et Nicole Roger-Taillade. 76€

En mars 1844, Montalembert rentre de Madère, où il séjournait pour y rétablir la santé de sa femme, et se jette dans la mêlée parlementaire. À la Chambre des Pairs, il met son éloquence au service de l'Église et de la liberté. Il participe avec éclat aux grandes luttes qui marquent la fin de la Monarchie de Juillet : querelle de l'enseignement -“ les fils des croisés contre les fils de Voltaire ”-, dispersion des Jésuites, défense de la cause polonaise lors des massacres de Gallicie et de l'incorporation de Cracovie, affaire suisse du Sonderbund. Témoin lucide et désenchanté de l'avènement des nouveaux “Barbares”, il assiste, dans Paris même, aux journées de Février et de Juin 1848. Sa défense des nations opprimées (l'Irlande, la Pologne, les cantons catholiques de Suisse) lui confère une stature européenne. Et la parole de cet homme, si jeune encore – il n'a pas encore quarante ans –, si isolé parmi les siens, ces catholiques qu'il ne parvient pas vraiment à rallier, semble effrayer les cabinets étrangers: le Prince de Metternich et la Cour de Russie lui adressent des démentis par presse interposée; Lord Palmerston le refuse à l'Ambassade de Londres pour quelques phrases accusatrices dans un discours. Le Vatican aussi l'observe: sa fidélité ne fait aucun doute, mais les jugements qu'en lui-même il porte sur les actes politiques de la papauté sont sans appel.

JOURNAL INTIME INEDIT TOME V (1849-1853)
Texte établi, présenté et annoté par Louis le Guillou et Nicole Roger-Taillade. 88€

1849-1853: moment de crise, de confusion et d'erreur. Qui mieux que Montalembert lui-même peut s'exprimer sur ce qui s'est passé ? “À 42 ans, par un concours de circonstances extraordinaires, et par suite de la noire ingratitude du Prince dont j'avais servi la cause avec un zèle si imprudent, ma carrière est brisée. Je tombe d'une certaine hauteur (où je m'étais élevé, sans amis, sans parti, sans appui quelconque, sans autre force que la mienne propre), j'en tombe dans le néant où vont désormais se confondre toutes les grandeurs de la France constitutionnelle et parlementaire. […]. Je ne crois ni ne tiens guère à la justice de la postérité : j'ai vu trop d'exemples de l'incroyable injustice des hommes… ”. Entre 1849 et 1853, la France bascule de la République à la dictature. On sait le mépris de Montalembert pour la république, sa peur du socialisme. Le Journal dévoile comment il misa tout sur Louis-Napoléon, croyant l'avoir initié “au parti que l'on pouvait et devait tirer de l'action religieuse”, comment il fut associé au projet, à la préparation et à la consolidation du coup d'État. En quelques semaines, il comprit la véritable nature du régime qui s'installait en détruisant toutes les libertés acquises depuis trente ans : comment ne l'avait-il pas pressenti ? Le parti catholique aussi y perdait son âme, soumis à l'Univers de Veuillot et ne rêvant que d'absolutisme. Demeurent, au crédit de Montalembert, sa totale indépendance et son absolu désintéressement. Mais le projet de lier les “destinées immortelles de la religion” à quelque régime politique que ce soit n'est-il pas un leurre ? Le débat reste ouvert.

JOURNAL INTIME INEDIT TOME VI (1854-1858)
Texte établi, présenté et annoté par Louis Le Guillou et Nicole Roger-Taillade. 80€

Alors que le Second Empire vit ses années les plus fastes, Montalembert dénonce le despotisme du régime, les dispositions qui bâillonnent les Assemblées délibérantes, l'Académie française, la presse, ou surveillent les correspondances privées. Avec une clairvoyance implacable et désespérée, il constate que les catholiques ont perdu le sentiment du droit et de la liberté, et qu'une nouvelle “alliance du trône et de l'autel” est née, dont l'organe est l'Univers. Montalembert maintient une opposition légale par ses discours au Corps législatif et par ses articles au Correspondant. Il conserve, malgré les attaques, la considération de la Maison d'Orléans, de la reine Victoria, du roi de Bavière, de Maximilien II, de Cavour, et même du protestant Guizot.

JOURNAL INTIME INEDIT TOME VII (1859-1864)
Texte établi, présenté et annoté par Louis Le Guillou et Nicole Roger-Taillade. 88€

Anéanti par son échec aux élections qui marque la fin de sa carrière politique, Montalembert se livre à une réflexion approfondie sur l'alliance entre le despotisme et la démocratie sous le Second Empire. Il voyage beaucoup, découvre ou redécouvre l'Allemagne, la Hongrie, la Pologne, l'Autriche, l'Angleterre, l'Écosse. Il s'intéresse au patrimoine de l'Europe, à la restauration des cathédrales et des monuments médiévaux, à la peinture du groupe des “Nazaréens”. En 1863, il vit une expérience exaltante, celle du Congrès de Malines, mais son libéralisme est condamné par l'encyclique Quanta cura et le Syllabus. Dernière épreuve, “crucifiante”, l'entrée en religion de sa fille préférée, la douce Catherine.

JOURNAL INTIME INEDIT TOME VIII ET DERNIER (1865-1870)
Texte établi, présenté et annoté par Louis Le Guillou et Nicole Roger-Taillade. 190€

Montalembert meurt le 13 mars 1870, au terme d'une maladie des reins dont la phase aiguë aura duré quatre ans. C'est une singulière entreprise que ce Journal des progrès de la mort dans la vie, tenu par le malade lui-même, condamné à l'immobilité, quasiment infirme, et qui note avec une méticuleuse précision tous les dérèglements du corps, sa dégradation inexorable, le sentiment de défaillance constante, la souffrance toujours renouvelée, l'impuissance des médecins et des médecines du temps. Et pourtant, à raison d'une heure ou deux par jour, le patient continue à lire et à écrire, à s'informer de l'actualité politique et religieuse, à s'adonner, autant que faire se peut, à ses activités d'Académicien, de rédacteur du Correspondant et d'écrivain. Sa demeure attire d'innombrables visiteurs, venus de toute l'Europe et des États-Unis; passionnément intéressé par son temps, il aime à déceler les jeunes talents. Dans les derniers mois de son existence, il est associé aux débuts du ministère parlementaire d'Émile Ollivier, et conseille à la fois son ami Mgr Dupanloup et le nouveau gouvernement français sur la conduite à tenir au Concile de Vatican I: on ne saurait mieux affirmer “la suprématie de l'âme sur le corps et la victoire de la force morale sur toutes les misères de la nature”.

charles_de_montalembert.txt · Last modified: 2018/01/05 14:53 by francesco