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1930, pp. [9]-105.
1931, pp. [109]-403.
Versailles
Dimanche 16 août 1931 — 9 h moins 20 soir
À ces épigraphes je pensais depuis bien longtemps déjà et dans mes Journaux depuis près de huit ans nombreuses étaient celles que j'avais indiquées (le dernier paragraphes du Journal du 2 janvier 1928 en comportait tout un choix); dans la journée du dimanche 26 juillet, qui, après réception de la lettre de Ramon Fernandez, fut une journée Montaigne, j'avais presque décidé que la première épigraphe serait: «Chaque homme porte la forme entière de l'humaine condition.» Mais, depuis le 2 janvier 1928 j'avais élu de façon définitive la parole du psaume: «Cogitavi vias meas» [118,59], et, ayant omis de prendre la référence exacte, j'eus à la rechercher à travers tout le psautier: je trouvais d'abord le «Cogitavi dies antiquos» [76,6], l'adoptai aussitôt mais tout en me disant en même temps que peut-être ma mémoire m'avait trompé — elle ne m'avait pas trompé et par la suite je retrouvai l'autre texte. En présence de ces deux trésors, dont la sublimité et la profondeur correspondent, en le survolant de si haut, à l'objet exact que tout entière mon autobiographie se propose — et dont il ne reste plus maintenant à l'ouvrage qu'à ne pas se montrer par trop indigne —, la pensée de toute autre citation quelle qu'elle soit s'évanouit sur l'heure: avec une joie émue et recueillie, et aussi avec un tremblement quasi sacré, je les transcrivis dans la version de la Vulgate et dans la traduction de Mme d'Eyragues. Mais ce qui ne me remuait pas moins que la redécouverte des deux versets, c'étaient tous les sentiments que m'avait valus la recherche elle-même, c'était d'avoir réentendu au passage les saints accents des psaumes. Les accents de l'âme même: s'adressant à Dieu et mue par Lui, elle parle là, comme nulle part ailleurs. Tous les sentiments de l'homme — et chacun d'eux en sa pureté, en sa nudité dernière — y épanchent leur plus intime musique. Il semble qu'au contact de la sublimité de Dieu, la profondeur de l'âme se creuse une dimension de plus — celle que lui donne l'humilité, qui ici «ouvre» non seulement le «cœur» selon l'expression de Rivière, non plus seulement «l'esprit» selon celle que j'ajoutais à la sienne, mais bien l'âme même «comme on ouvre un fruit». Et alors cette dimension de plus fait encore mieux ressortir par contraste – non point certes en elle-même, mais par rapport aux traductions humaines possibles ou même concevables – l'altitude et la sublimité de Dieu. Profondeur et sublimité, tels sont bien les deux attributs fondamentaux et corrélatifs des psaumes; – et c'est pourquoi, parmi tous les problèmes qui se posent autour de l'incroyance, il n'en est guère qui me surprennent autant que le fait que les incroyants puissent rester insensibles ou indifférents à de tels accents, que leurs barrières et leurs défenses ne tombent pas, ou du moins ne cèdent pas là-devant. Et même sur le plan profane, en se plaçant, dans la mesure, faible, je le reconnais, où l'on parvient à s'y placer, à l'intérieur du cercle tracé par l'incroyance elle-même, sur un plan rien qu'humain, au triple point de vue de la sublimité, de la profondeur et du chant exalté, les psaumes m'apparaissent un sommet qu'aucune autre œuvre, qu'aucun autre poème n'approchent.
1932, pp. [407]-473.
Chartres — pavillon du jardin des Cordeliers
Jeudi 4 août 1932 — 9 h 17 matin
Chartres — pavillon du jardin des Cordeliers
Jeudi 4 août 1932 — 6 h 5 après-midi
Chartres — pavillon du jardin des Cordeliers
Samedi 6 août 1932 — 10 h moins 3 matin
Chartres — pavillon du jardin des Cordeliers
Mardi 9 août 1932 — midi moins 5
Chartres — pavillon du jardin des Cordeliers
Mercredi 10 août 1932 — 9 h 45 matin
Chartres — pavillon du jardin des Cordeliers
Samedi 13 août 1932 — 9 h 15 matin
Vigile anticipée de l'Assomption
[…] en cette nef dont la clarté fait un tel contraste avec celle de la cathédrale — une clarté attrayante d'ailleurs et qui un siècle plus tard aboutira à la merveilleuse, à l'extatique lucidité de la chapelle Saint-Piat — je lus dans les Vêpres du jour les premiers versets du psaume 138: «Domine, probasti me, et cognovisti me: tucognovisti sessionem meam, et resurrectionem meam. Intellexisti cogitationes meas de longe»; et, tout en lisant, et en faisant retour sur moi-même, je ressentais et goûtais à la limite l'inutilité de jamais rien lire d'autre que les psaumes dont chaque verset — et comment en serait-il autrement quand c'est Dieu même qui à travers l'homme parle — a une telle avance en profondeur sur n'importe quelle profondeur humaine, — et quand je sortis de Saint-Pierre, est-il même besoin de dire que ma promenade n'eut d'autre objet que de m'amener à ma quotidienne station du soir auprès de Notre-Dame-du-Pilier.
Chartres — pavillon du jardin des Cordeliers
Mercredi 17 août 1932 10 h 12 matin
Chartres — pavillon du jardin des Cordeliers
Samedi 20 août 1932 — 2 h moins 7 après-midi
Chartres — les Cordeliers Chambre nord
Samedi 27 août 1932 — 10 h 5 soir
1933, pp. [477]-645.
1934, pp. [649]-687.
1935, pp. [691]-755.
1936, pp. [759]-785.
1937, pp. [789]-855.
1938, pp. [859]-927.
Île Saint-Louis
Atelier Holbein
Jeudi 11 août 1938 — 10 h 20 matin
Très belle ekphrasis à l'occasion de la vente de deux petits tableaux de Guy-Pierre Fauconnet (1882-1920). Charles Du Bos cite Constantin Guys et Marie Laurencin.
À bord du Paris\ Dimanche 4 septembre 1938 — 11 h 15 matin
Lundi 5 septembre 1938 — 11 h matin
Mardi 6 septembre 1938 — 5 h 45 après-midi
Mercredi 7 septembre 1938 — 5 h 15 après-midi
Sur le Journal, partant de la rencontre avec le chanoine Mugnier et de la lecture de Mon journal de Michelet: «Mon âme de papier».
1939, pp. [931]-937.