==== 1920 ==== pp. [9]-62. Paris (15, avenue d'Eylau)\\ Samedi 10 janvier 1920 - soir Je viens d'écrire à Paul Valéry pour lui dire que j'accepte la proposition qu'il ma faite l'autre matin de le remplacer comme correspondant littéraire à Paris de l'//Athenæum//, et je veux noter ici les grandes lignes de notre conversation. [...] Lundi 21 novembre 1920 [...] Comme je demandais autrefois à Bourget pourquoi il n'écrivait pas son livre sur Balzac, il me répondit: «Je ne peux plus. J'ai attendu trop longtemps. J'ai l'esprit comme encrassé par mes idées.» L'image, pour vilaine et désobligeante qu'elle soit, est hélas! exacte. Lorsqu'on a vécu trop longtemps avec certaines idées sans leur donner leur forme, en les laissant flotter voluptueusement et sans effort à la surface de notre esprit, elles entrent dans une sorte de stagnation, et lorsqu'on cherche enfin à les rendre, elles engorgent les rouages mêmes de la machine au lieu d'en accélérer le mouvement. On sent encore qu'il y eut une heure où elles étaient viables, mais elles ont perdu leur fleur et leur attrait, et le travail auquel nous devons nous livrer sur elles s'accompagne d'abord de dégoût, presque d'une légère nausée. Ce sont des idées désenchantées, et rien ne saurait rendre la tristesse spéciale qui accompagne sans réserve cette métamorphose. [...] ==== 1921 ==== pp. [65]-106. Vallée du Lys. La Celle-Saint-Cloud\\ Mercredi 17 août 1921 – soir\\ Pluie ininterrempue. J'ai travaillé toute la journée à mon essai sur [[Amiel]]. J'ai achevé avant dîner la première partie (celle ou je traite le point esquissé hier à Demonts), et j'ai amorcé la deuxième. Je voudrais y montrer que la contradiction chez Amiel entre la fidélité à l'Absolu et cet esprit de métamorphose qui était sa faculté dominante lui fermait l'accès vers l'Absolu par la voie mystique. Autant que l'on en peut juger du dehors, il semble que la voie mystique postule la fixité du regard qui entrevoit très loin une certaine lumière vers laquelle il se dirige en évitant le plus possible de regarder à droite et à gauche: dans cette voie on n'avance que très lentement sans doute, parfois pas du tout, mais toujours dans une direction unique. Il y a rétrécissement volontaire du champ de vision, et l'état même, lorsqu'il se produit, se produit à «la fine pointe de l'âme» ([[Sainte Chantal]]). On trouverait d'ailleurs plus d'un texte dans la //Vie de saint Thérèse par elle-même// où, constatant son manque d'imagination, elle dit que, si ce manque rend plus difficile les débuts dans la voie mystique, à partir d'un certain point au contraire il en accélère le progrès. [[Sainte Jeanne de Chantal]] (Dijon 1572 - 1641), leggo la bella voce nel Grente (XVII siècle) scritta da Henry Bordeaux. ==== 1922 ==== pp. [109]-310. ==== 1923 ==== [313]-520. ==== 1924 ==== pp. [523]-770. ==== 1925 ==== pp. [773]-958.