Francesco Scaglione

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===== Chant premier (1868) =====

==== Strophe 1 ====

Plût au ciel que le lecteur, enhardi et devenu momentanément
féroce comme ce qu'il lit, trouve, sans se désorienter, son chemin
abrupt et sauvage à travers les marécages désolés de ces pages sombres
et pleines de poison; car à moins qu'il n'apporte dans sa lecture une
logique rigoureuse et une tension d'esprit égale au moins à sa
défiance, les émanations mortelles de ce livre imbiberont son âme
comme l'eau le sucre.

==== Strophe 2 ====

Lecteur, c'est peut-être la haine que tu veux que j'invoque dans
le commencement de cet ouvrage?

==== Strophe 3 ====

J'établirai dans quelques lignes comment Maldoror fut bon pendant
ses premières années, où il vécut heureux; c'est fait.

==== Strophe 4 ====

Il y en a qui écrivent pour rechercher les applaudissements
humains au moyen de nobles qualités du cœur que l'imagination invente
ou qu'ils peuvent avoir.

==== Strophe 5 ====

J'ai vu, pendant toute ma vie, sans en excepter un seul, les
hommes, les épaules étroites, faire des actes stupides et nombreux,
abrutir leurs semblables, mettre l'or d'autrui dans la poche et
pervertir les âmes par tous les moyens.

==== Strophe 6 ====

On doit laisser pousser ses ongles pendant quinze jours.

==== Strophe 7 ====

J'ai fait un pacte avec la prostitution afin de semer le désordre
dans les familles.

==== Strophe 8 ====

Au clair de la lune, près de la mer, dans les endroits isolés de
la campagne, l'on voit, plongé dans d'amères réflexions, toutes les
choses revêtir des formes jaunes, indécises, fantastiques.

==== Strophe 9 ====

Je me propose, sans être nullement ému, d'entonner le chant
sérieux et froid que vous allez entendre.

==== Strophe 10 ====

On ne verra pas à mon heure dernière (j'écris ceci étant sur mon
lit de mort) entouré de prêtres.

==== Strophe 11 ====

LA MÈRE. - Mon fils, donne-moi les ciseaux qui sont placés sur
cette chaise.

==== Strophe 12 ====

MALDOROR. - N'est-ce pas, fossoyeur, que tu voudra causer avec
moi?

==== Strophe 13 ====

MALDOROR. - Homme, lorsque tu rencontres un chien mort retourné,
appuyé contre une écluse qui l'empêche de partir, n'aille pas comme
les autres prendre avec ta main les vers qui sortent de son ventre
gonflé, les considérer avec étonnement, ouvrir un couteau, puis en
dépecer un grand nombre, en te disant que toi aussi tu ne seras pas
plus que ce chien.

==== Strophe 14  ====

Ce premier chant finit ici.

===== Chant premier (1869) =====

==== Strophe 11 ====

Une famille entoure une lampe posée sur la table:
- Mon fils, donne-moi les ciseaux qui sont placés sur cette chaise.

==== Strophe 12 ====

Celui qui ne sait pas pleurer (car, il a toujours refoulé la
souffrance en dedans) remarqua qu'il se trouvait en Norwège.

==== Strophe 13 ====

Le frère de la sangsue marchait à pas lents dans la forêt.

==== Strophe 14 ====

S'il est quelquefois logique de s'en rapporter à l'apparence des
phénomènes, ce premier chant finit ici?

===== Chant deuxième =====

==== Strophe 1 ====

Où est-il passé ce premier chant de Maldoror, depuis que sa bouche,
plaine de feuilles de la belladone, le laissa échapper, à travers les
royaumes de la colère, dans un moment de réflexion?

==== Strophe 2 ====

Je saisis la plume qui va construire le deuxième chant...
instrument arraché aux ailes de quelque pygargue roux!

==== Strophe 3 ====

Qu'il n'arrive pas le jour où, Lohengrin et moi, nous passerons
dans la rue, l'un à côté de l'autre, sans nous regarder, en nous
frôlant le coude, comme deux passants pressés!

==== Strophe 4 ====

Il est minuit; on ne voit plus un seul omnibus de la Bastille à la
Madeleine.

==== Strophe 16 ====

[16]

===== Chant troisième =====

===== Chant quatrième =====

===== Chant cinquième =====

===== Chant sixième =====