musei_e_mostre_2018
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==== Luglio ==== | ==== Luglio ==== | ||
- | Giovedì 19: Exposition Delacroix (1798-1863) al Louvre: https:// | + | Giovedì 19: Exposition Delacroix (1798-1863) al Louvre: https:// |
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+ | ==== Agosto ==== | ||
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+ | Giovedì 30 agosto, con Brigitta, a Cuneo presso il Complesso Monumentale di San Francesco: **" | ||
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+ | ==== Settembre ==== | ||
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+ | Sabato 29, rapida visita alla mostra della Galerie Polka (12 rue Saint Gilles, 75003) su Lartigue, con Brigitta dopo il lavoro. | ||
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+ | ==== Ottobre ==== | ||
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+ | **Sigmund Freud.\\ | ||
+ | Du regard à l’écoute** | ||
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+ | https:// | ||
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+ | Cette exposition, proposée à l’occasion des vingt ans du mahJ, est la première présentée | ||
+ | en France sur Sigmund Freud (1856-1939). Par un ensemble de 200 pièces – peintures, | ||
+ | dessins, gravures, ouvrages, instruments scientifi ques –, dont des œuvres majeures de | ||
+ | Gustave Courbet (L’Origine du monde), Gustav Klimt, René Magritte ou Mark Rothko, elle | ||
+ | jette un regard nouveau sur le cheminement intellectuel et scientifi que de l’inventeur | ||
+ | de la psychanalyse, | ||
+ | judaïsme. | ||
+ | En France, l’enseignement de Freud est d’abord diff usé par les cercles littéraires, | ||
+ | surréalistes en particulier, | ||
+ | réduction à la littérature ignore la rationalité dont se réclame la doctrine freudienne. | ||
+ | Le parcours de l’exposition insiste donc sur les années viennoises puis parisiennes de | ||
+ | Freud, héritier de Darwin, qui débute sa carrière en tant que neurologue, et dont l’intérêt | ||
+ | pour la biologie ne va cesser de croître – deux pièces emblématiques, | ||
+ | à la Salpêtrière d' | ||
+ | Mesmer (1734-1815) sont prêtées pour la première fois. Les premières recherches de | ||
+ | Freud s’enracinent dans la tentative de tracer des schémas et des esquisses souvent très | ||
+ | proches de ceux que les neurosciences s’efforcent alors de dessiner pour expliquer la | ||
+ | croissance et le développement des neurones et le fonctionnement du cerveau. | ||
+ | L’exposition fait redécouvrir l’invention de la psychanalyse. Si cette démarche est née de | ||
+ | l’observation éminemment visuelle des symptômes, photographiés, | ||
+ | autour de Jean-Martin Charcot (1825-1893) à la Salpêtrière, | ||
+ | effi cacité à refuser l’image. Elle s’épanouit dans la seule écoute, dans les associations de | ||
+ | mots, en l’absence de toute représentation visuelle. | ||
+ | Le lisible contre le visible, le mot contre l’image : Freud se pose ici en héritier de Moïse, | ||
+ | grand briseur d’idoles. La spiritualité juive, à défaut d’une foi et d’une pratique, irrigue | ||
+ | ses travaux, de L’Interprétation des rêves (1900) – ouvrage nourri d’herméneutique | ||
+ | talmudique –, jusqu’à l’essai fi nal, Moïse et le monothéisme (1939). Si Freud lui-même, | ||
+ | né dans une famille juive originaire de Galicie gagnée par les idées de la Haskalah (les | ||
+ | Lumières juives), affirme son athéisme et tient sa production scientifique à l’écart de son | ||
+ | ascendance juive, tout comme du milieu viennois où il a vécu, c’est d’abord pour faire de | ||
+ | la psychanalyse une science universelle, | ||
+ | culturel. Mais la démarche psychanalytique est profondément tributaire de la tradition | ||
+ | interprétative propre au judaïsme.\\ | ||
+ | L’exposition bénéficie de prêts exceptionnels du musée Freud de Londres, du musée | ||
+ | d’Orsay et du musée national d’Art moderne, ainsi que de grands musées autrichiens et | ||
+ | allemands (Leopold Museum, Österreichische Galerie Belvedere, Vienne ; Museum der | ||
+ | Bildenden Künste, Leipzig...).\\ | ||
+ | Elle est accompagnée d’un riche programme (rencontres, | ||
+ | de gravure, visites guidées...).\\ | ||
+ | Son catalogue est publié avec les éditions Gallimard. | ||
+ | |||
+ | **I. Freud neurobiologiste** | ||
+ | |||
+ | En 1896, lorsque Sigmund Freud emploie la première fois le terme de « psychanalyse », | ||
+ | il a quarante ans et derrière lui une carrière d’une vingtaine d’années. Attiré par les | ||
+ | sciences naturelles, il débute comme neuroanatomiste en 1876 chez Ernst Wilhelm von | ||
+ | Brücke (1819-1892), | ||
+ | propriétés pharmacologiques de la cocaïne, dont il est le premier à décrire l’effet | ||
+ | anesthésique local. Il se tourne ensuite vers la neurologie clinique, d’abord auprès de | ||
+ | Theodor Meynert (1833-1892), | ||
+ | de Jean-Martin Charcot (1825-1893) à Paris en 1885. À son retour à Vienne en 1886, il | ||
+ | travaillera dix ans dans le service de neurologie de l’Institut de pédiatrie de Max | ||
+ | Kassowitz (1842-1913) et publiera un ouvrage sur les paralysies infantiles. Il fera une | ||
+ | dernière tentative de concilier la neurologie et la psychologie dans son Esquisse d’une | ||
+ | psychologie pour neurologues, | ||
+ | correspondance avec son ami Wilhelm Fliess sera publiée seulement après sa mort. | ||
+ | Freud cherche alors à se représenter le fonctionnement de l’« appareil psychique », | ||
+ | imaginant des neurones chargés de la perception, d’autres de la mémoire, par « frayage | ||
+ | des barrières de contact » (le concept de « synapse » sera proposé par le neurologue | ||
+ | Charles Scott Sherrington seulement deux ans après). Dans ce texte et dans la | ||
+ | correspondance avec Fliess (1858-1928), | ||
+ | plastique, qui inscrit et retranscrit, | ||
+ | XX e siècle, cette conception fascinera des savants comme les prix Nobel Eric Kandel | ||
+ | (né en 1929) ou Gerald Edelman (1829-1914). | ||
+ | |||
+ | **II. Magnétisme, | ||
+ | |||
+ | Durant l’hiver 1885-1886, Sigmund Freud, jeune médecin, obtient une bourse d’étude | ||
+ | pour suivre à Paris les cours de Jean-Martin Charcot. Le célèbre neurologue dirige la | ||
+ | clinique des maladies du système nerveux à l’hôpital de la Salpêtrière, | ||
+ | inauguré la chaire. Ses leçons publiques, au cours desquelles il pratique l’hypnose sur | ||
+ | des patientes hystériques, | ||
+ | scientifiques, | ||
+ | expériences controversées, | ||
+ | précédemment au magnétisme animal (théorie et pratique thérapeutiques | ||
+ | développées au XVIII e siècle par le médecin allemand Franz Anton Mesmer, fondées sur | ||
+ | l' | ||
+ | excès de complaisance des malades à l’égard des médecins. La théâtralité des séances | ||
+ | et les artefacts de cette maladie protéiforme « qui semble ignorer l’anatomie », | ||
+ | qualifiée de névrose, impressionne Freud qui propose à Charcot de traduire ses Leçons | ||
+ | en allemand. Cet enseignement a été immortalisé par le tableau d’André Brouillet | ||
+ | (1857-1914), | ||
+ | reproduction gravée qu’il placera dans son cabinet viennois. Parallèlement, | ||
+ | goûte la vie parisienne, fréquente les salles des Antiques au Louvre, assiste à Œdipe roi | ||
+ | au Théâtre-Français, | ||
+ | de Théodora, et écoute chanter Yvette Guilbert (1865-1944), | ||
+ | siècle », avec laquelle il entretiendra une passionnante correspondance sur la capacité | ||
+ | de l’acteur à endosser des personnalités différentes. | ||
+ | |||
+ | **III. Freud évolutionniste : l’ère de la généalogie** | ||
+ | |||
+ | Sigmund Freud a évoqué « l’attrait puissant » que le darwinisme a exercé sur lui, | ||
+ | comme « promesse de compréhension du monde » (Sigmund Freud présenté par | ||
+ | lui-même, 1924). Depuis sa jeunesse, il se confrontera avec les thèmes posés par la | ||
+ | révolution darwinienne, | ||
+ | 1543) dans la cosmologie. Si Charles Darwin (1809-1882) a réuni des preuves de | ||
+ | l’évolution des espèces et a proposé la sélection naturelle comme mécanisme, son | ||
+ | disciple allemand, le zoologue Ernst Haeckel (1834-1919), | ||
+ | d’une nouvelle vision du monde fondée sur la généalogie. Tout en célébrant Darwin | ||
+ | comme son maître, Haeckel l’insère dans une tradition continentale, | ||
+ | Goethe et par Lamarck, comme par la théorie cellulaire de son maître Rudolf Virchow : | ||
+ | la vie jaillit du monde inorganique, | ||
+ | vécu forme un seul grand arbre généalogique qui réunit les animaux, les végétaux et | ||
+ | les organismes unicellulaires. L’homme est inséré dans la généalogie animale, et | ||
+ | Haeckel devancera Darwin en postulant l’existence d’un ancêtre simiesque de l’homme | ||
+ | qu’il nomme Pithecanthropus alalus, l’homme-singe dépourvu de langage. Freud sera | ||
+ | durablement séduit par cette idée d’unité, due à la descendance commune de tous les | ||
+ | êtres vivants.\\ | ||
+ | Au grand arbre généalogique du vivant dessiné par Darwin et Haeckel, qui fait de nous | ||
+ | les frères de sang des animaux, une autre figure du darwinisme allemand, August | ||
+ | Weismann, ajoutera l’idée de la présence permanente, en nous, à travers les | ||
+ | générations, | ||
+ | germinatif » immortel, ancêtre de la notion moderne de génome. Cette théorie | ||
+ | implique la non héritabilité des caractères acquis, chère à Freud. Dans Au-delà du | ||
+ | principe de plaisir, Freud analysera les thèses de Weismann à propos de l’immortalité | ||
+ | biologique et s’interrogera sur son rôle par rapport à la pulsion de mort. | ||
+ | |||
+ | **IV. Le cabinet des antiques** | ||
+ | |||
+ | Sigmund Freud commença sa collection dès les années 1880, profondément marqué | ||
+ | par la passion de Jean-Martin Charcot, dont le bureau était rempli d’antiques. Dans | ||
+ | une lettre du 2 février 1886 à Martha, sa future épouse, Freud disait combien il | ||
+ | admirait Charcot, ce grand médecin « qui vit dans un musée », et combien il rêvait de | ||
+ | l’égaler. Mais c’est dix ans plus tard, alors que naît la psychanalyse, | ||
+ | véritablement sa collection. Freud achète la majorité de ses pièces auprès | ||
+ | d’antiquaires viennois et lors de ses voyages en Grèce, en Italie... C’est la grande | ||
+ | époque des chantiers archéologiques, | ||
+ | babyloniennes, | ||
+ | circulent alors librement en Europe et il est facile d’acquérir des pièces uniques, parfois | ||
+ | somptueuses. À sa mort, Freud possédait plus de trois mille antiques. Le patient qui | ||
+ | pénétrait dans son cabinet se trouvait face à des centaines de figurines, des centaines | ||
+ | de regards qui l’accueillaient.\\ | ||
+ | En 1938, la collection fut sauvée par Marie Bonaparte (1882-1962), | ||
+ | rançon aux nazis pour permettre son exfiltration à Londres avec Martha et Sigmund | ||
+ | Freud, qui s’installeront dans une maison au 20, Maresfield Gardens, aujourd’hui | ||
+ | devenue le Freud Museum.\\ | ||
+ | Freud, à plusieurs reprises, fera des parallèles entre le travail psychanalytique et la | ||
+ | lecture des antiques : « En fait, l’interprétation des rêves est tout à fait analogue au | ||
+ | déchiffrement d’une écriture pictographique ancienne telle que les hiéroglyphes | ||
+ | d’Égypte. » (L’Intérêt de la psychanalyse, | ||
+ | |||
+ | **V. Le divan et la naissance de la psychanalyse** | ||
+ | |||
+ | À Paris, à l' | ||
+ | de Jean-Martin Charcot. Hypnose qu’il abandonnera rapidement, mais qui lui révèle le | ||
+ | pouvoir de suggestion du médecin sur son patient. Freud analysera la puissance de ce | ||
+ | lien thérapeutique, | ||
+ | fins cliniques. Le thérapeute est aimé – ou haï – car le patient transfère sur lui des | ||
+ | désirs qu’il éprouvait pour son père ou sa mère : l’analysé revit symboliquement des | ||
+ | pans de son enfance et voit émerger ses souvenirs enfouis.\\ | ||
+ | En juillet 1897, quelque temps après la mort de son père, Freud entreprend de | ||
+ | s’autoanalyser en déchiffrant ses rêves. À cette époque, il croit que les névroses sont la | ||
+ | conséquence d’abus sexuels commis par des adultes pervers. Or, avec ce travail | ||
+ | d’exploration, | ||
+ | meurtriers, datant de l’enfance. Son autoanalyse amène également Freud à découvrir | ||
+ | que les songes et les symptômes psychiques parlent le même langage codé : ils | ||
+ | dissimulent les désirs que nous préférons taire.\\ | ||
+ | La guérison ne survient que si le patient comprend lui-même l’origine de sa souffrance, | ||
+ | s’il est actif. Pour cette raison, durant la séance, la parole lui appartient. Il doit dire ce | ||
+ | qui lui passe par la tête, sans choisir les mots qui lui traversent l’esprit. C’est la règle | ||
+ | fondamentale de la psychanalyse que Freud a appelée l’« association libre ».\\ | ||
+ | Pour que le patient associe librement, il est allongé sur un divan. Cette position, qui | ||
+ | évoque le sommeil, favorise l’émergence de l’imaginaire et du transfert. Pour Freud, le | ||
+ | divan fait partie d’un rituel qui symbolise la situation entre analysant et analysé. Cette | ||
+ | dernière exclut aussi toute communication visuelle entre le patient et son thérapeute : | ||
+ | le visage de ce dernier, assis sur un fauteuil situé derrière la tête du second, doit | ||
+ | demeurer caché, pour qu’aucune expression faciale ne vienne influencer la libre | ||
+ | association du discours, ni son interprétation, | ||
+ | |||
+ | **VI. La science des rêves (1900)** | ||
+ | |||
+ | L’interprétation des rêves par des devins, oracles ou augures, soucieux de révéler l’avenir ou | ||
+ | de faire entendre la voix des puissances surnaturelles, | ||
+ | occultes. Et, jusqu’à une époque récente, philosophes et scientifiques considéraient la vie | ||
+ | onirique comme une production de l’esprit humain ne répondant à aucune logique | ||
+ | déterminée. Fruit d’un labeur assidu de quatre années, L’Interprétation des rêves de | ||
+ | Sigmund Freud passe relativement inaperçu lors de sa publication en 1900, mais l’ouvrage, | ||
+ | qui connut de nombreuses rééditions, | ||
+ | psychanalyse. Pour Freud, le rêve est une formation psychique propre au rêveur et douée | ||
+ | de sens, mais qui ne se laisse pas facilement décrypter car l’activité onirique met en scène | ||
+ | des désirs refoulés qui se manifestent sous un déguisement. Au départ, l’interprétation du | ||
+ | rêve était, pour lui, un adjuvant à la pratique de la psychanalyse. Mais, rapidement, cette | ||
+ | méthode d’investigation de l’inconscient s’est révélée centrale dans l’étude psychologique | ||
+ | des névroses. Plus largement, elle est apparue comme un modèle de compréhension des | ||
+ | processus psychiques, permettant d’expliquer la formation des phobies, des idées | ||
+ | obsessionnelles ou des idées délirantes. Comme l’écrit Freud : « L’interprétation du rêve est | ||
+ | la via regia (voie royale) qui mène à la connaissance de l’inconscient dans la vie de l’âme. » | ||
+ | |||
+ | **VII. La vie sexuelle** | ||
+ | |||
+ | En 1905, lorsque Sigmund Freud publie Trois essais sur la théorie sexuelle, suivi un peu plus | ||
+ | tard de Contribution à la psychologie de la vie amoureuse, la sexualité est déjà l’objet de | ||
+ | nombreuses études scientifiques, | ||
+ | Krafft-Ebing (1840-1902), | ||
+ | les plus divers, y compris juridiques. Elle est aussi au centre des préoccupations de | ||
+ | beaucoup d’artistes, | ||
+ | ouvrage, Freud décrit ce qu’il nomme « libido », une énergie vitale ayant sa source dans la | ||
+ | sexualité. Pour lui, il est impossible de concilier les exigences de cette pulsion sexuelle, dont | ||
+ | le but est la recherche égoïste du plaisir, avec les attentes de la civilisation qui impliquent | ||
+ | entente et cohésion sociale. Le refoulement de la libido entraîne le plus souvent des | ||
+ | troubles psychiques, des névroses. Mais cette énergie vitale est aussi susceptible de se | ||
+ | déplacer vers des buts non sexuels. Sa sublimation serait à l’origine des productions | ||
+ | culturelles les plus élevées de l’humanité, | ||
+ | socialement reconnues et admirées. Ainsi, par sa capacité à se transformer, | ||
+ | sexuelle innerverait la plupart des activités et des comportements humains. Quant à la | ||
+ | sexualité proprement dite, elle n’aurait d’autres moyens pour se satisfaire que de | ||
+ | s’affranchir des prescriptions morales de la société, en valorisant l’interdit ou le | ||
+ | rabaissement de son objet. | ||
+ | |||
+ | **VIII. Le mouvement surréaliste et ses influences dans les années 1920** | ||
+ | |||
+ | L’âge d’or des rapports entre Sigmund Freud et les tenants du mouvement surréaliste | ||
+ | se situe dans les années 1920 et 1930. Pendant la Première Guerre mondiale, André | ||
+ | Breton (1896-1966), | ||
+ | psychiatrie au Centre neuropsychiatrique militaire de Saint-Dizier. Breton sera tout | ||
+ | occupé de l’étude de Freud afin d’appliquer le monologue incontrôlé que Freud | ||
+ | espérait obtenir de ses patients, au discours surréaliste (comme il l’écrira dans Les Pas | ||
+ | perdus).\\ | ||
+ | Dès 1921, Breton entreprend un pèlerinage à Vienne pour obtenir son « Interview du | ||
+ | Professeur Freud ». Mais accueilli le 10 octobre, au 19 Berggasse, Breton, très déçu, ne | ||
+ | trouve pas « de quoi alimenter le plus infime reportage ». Une correspondance s’ensuit | ||
+ | pourtant, à partir d’octobre 1924, Breton se hâtant de faire parvenir son Manifeste du | ||
+ | surréalisme à Freud.\\ | ||
+ | En octobre 1927, la revue La Révolution surréaliste donne une place d’honneur à la | ||
+ | traduction de l’essai de Freud La Question de l’analyse profane publié en 1926, et | ||
+ | l’illustre par deux dessins collectifs nommés « cadavres exquis » et un tableau d’Yves | ||
+ | Tanguy.\\ | ||
+ | Freud exprimera dans une lettre à Breton du 26 décembre 1932 son aveu qui est un | ||
+ | désaveu : « Bien que je reçoive tant de témoignages de l’intérêt que vous et vos amis | ||
+ | portez à mes recherches, moi-même je ne suis pas en état de me rendre compte ce | ||
+ | qu’est et ce que veut le surréalisme... »\\ | ||
+ | La rencontre de Freud avec Salvador Dalí, à Londres en 1938, changera en partie son | ||
+ | opinion sur les surréalistes qu’il tenait pour des fous « à cent pour cent – disons plutôt, | ||
+ | comme pour l’alcool, à quatre-vingt-quinze pour cent. » (lettre à Stefan Zweig, 19 juillet | ||
+ | 1938). Les trois portraits de Freud réalisés par Dalí témoignent de l’ultime vision de | ||
+ | Freud, un an avant sa mort, par un peintre qui ne cache pas son pressentiment du | ||
+ | vertige qui emportera le père de la psychanalyse. | ||
+ | |||
+ | **IX. Moïse et le judaïsme** | ||
+ | |||
+ | « Mes parents étaient juifs. Moi-même, je suis demeuré juif. »\\ | ||
+ | (Sigmund Freud, Ma vie et la psychanalyse, | ||
+ | |||
+ | Sigmund Freud naît en 1856 à Freiberg, ville de l’Empire d’Autriche, | ||
+ | juive originaire de Galicie gagnée par les idées de la Haskalah, le mouvement juif des | ||
+ | Lumières. Il parle l’allemand et le yiddish, et possède quelques notions d’hébreu que lui | ||
+ | a enseignées son père par la lecture de la Bible de Philippson. « Le fait de me plonger | ||
+ | précocement dans l’histoire biblique, à peine avais-je appris l’art de lire, a déterminé de | ||
+ | façon persistante l’orientation de mon intérêt » (Sigmund Freud présenté par lui- | ||
+ | même, 1924). Sa famille s’installe en 1860 dans le quartier juif de Vienne, où il | ||
+ | demeurera jusqu’à son exil forcé à Londres en 1938, après l’annexion de l’Autriche par | ||
+ | l’Allemagne. Si Freud, qui se disait « incroyant », a longtemps tenu ses œuvres à l’écart | ||
+ | de son ascendance juive, tout comme du milieu viennois où il a vécu, c’est d’abord pour | ||
+ | faire de la psychanalyse une science universelle, | ||
+ | religieux ou culturel. Mais la démarche psychanalytique est tributaire de la tradition | ||
+ | interprétative propre au judaïsme, et en particulier du Talmud. Dans son dernier | ||
+ | ouvrage Moïse et le monothéisme, | ||
+ | recherches purement psychanalytiques et revient sur ses origines en questionnant les | ||
+ | fondements de la religion juive. Déjà, quelques années avant, dans la préface à l’édition | ||
+ | hébraïque de Totem et tabou (1930), Freud, qui affirmait être totalement détaché de la | ||
+ | religion de ses pères mais n’avoir jamais renié l’appartenance à son peuple, | ||
+ | s’interrogeait sur cette filiation au judaïsme : « Qu’est-ce qui est encore juif chez toi, | ||
+ | alors que tu as renoncé à tout ce patrimoine ? – Encore beaucoup de choses, et | ||
+ | probablement l’essentiel. » | ||
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+ | ==== Novembre ==== | ||
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+ | {{: | ||
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+ | http:// | ||
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+ | ==== Dicembre ==== | ||
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+ | {{: | ||
+ | |||
+ | 20 octobre 2018 - 17 février 2019\\ | ||
+ | IMEC, abbaye d' | ||
+ | EXPOSITION | Récits du monde | ||
+ | |||
+ | À partir des archives de l’IMEC, [[Gilles A. Tiberghien]] propose un voyage à travers nos représentations du monde. | ||
+ | |||
+ | Comment se sont-elles construites ? À quelles sources puisent-elles ? Du roman au journal de voyage, de la correspondance d’explorateur au compte rendu scientifique, | ||
+ | |||
+ | Dans cette fabrique de l’imaginaire, | ||
+ | |||
+ | Embarquez pour un voyage en 380 documents, dont de nombreux inédits, documents sonores, filmiques, manuscrits. Parcourez la Terre de feu grâce à des rushs de Gisèle Freund, pénétrez dans le désert de Mojave avec Georges Devereux et ses notes de terrain, suivez les traces de l’intrépide archéologue Jane Delafoy en Asie Mineure, descendez le fleuve Niger avec l’ethnologue Jean Rouch et ses acolytes, admirez les dessins des explorateurs sillonnant les quatre coins du monde, lisez la correspondance des aventuriers du siècle dernier et découvrez les carnets de voyage des fondateurs de l’anthropologie. | ||
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+ | https:// | ||
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+ | Siamo i primi visitatori della giornata (arriviamo alle 14h30, la mostra è aperta da mezz' |
musei_e_mostre_2018.1532077889.txt.gz · Last modified: 2018/07/20 11:11 by francesco