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musei_e_mostre_2018

Febbraio

Mercoledì 7 febbraio, al Marmottan.


Sabato 24 febbraio:

Nino Migliori: la matière des rêves, alla MEP.

https://www.mep-fr.org/event/nino-migliori/

Marzo

Giovedì 8 marzo allo Jacquemart-André con Brigitta per il verissage della mostra su Mary Cassatt. Incontriamo la guida Marzia e la sua collega Mélanie.

Aprile

Domenica 15 aprile, con Grappiolo al Museo Civico di Cuneo (aveva degli inviti):

http://www.comune.cuneo.gov.it/news/dettaglio/periodo/2018/04/05/mostra-i-love-my-family.html

Maggio

Martedì 2 maggio: con Brigitta all'inaugurazione della mostra su Chris Marker alla Cinémathèque.

http://www.cinematheque.fr/cycle/chris-marker-les-7-vies-d-un-cineaste-441.html

Sapevo che abitava nel 20mo, ma non conoscevo il suo indirizzo: 5 rue Courat.

Domenica 20, la mattina poco dopo l'apertura: Musée Gustave Moreau, 14 rue de la Rochefoucauld

Luglio

Giovedì 19: Exposition Delacroix (1798-1863) al Louvre: https://www.louvre.fr/expositions/delacroix-1798-1863. Di corsa, la sera tardi…

Agosto

Giovedì 30 agosto, con Brigitta, a Cuneo presso il Complesso Monumentale di San Francesco: “Michele Pellegrino. una parabola fotografica”.

Settembre

Sabato 29, rapida visita alla mostra della Galerie Polka (12 rue Saint Gilles, 75003) su Lartigue, con Brigitta dopo il lavoro.

Ottobre

Sigmund Freud.
Du regard à l’écoute

https://www.mahj.org/fr/programme/sigmund-freud-du-regard-a-l-ecoute-74419

Cette exposition, proposée à l’occasion des vingt ans du mahJ, est la première présentée en France sur Sigmund Freud (1856-1939). Par un ensemble de 200 pièces – peintures, dessins, gravures, ouvrages, instruments scientifi ques –, dont des œuvres majeures de Gustave Courbet (L’Origine du monde), Gustav Klimt, René Magritte ou Mark Rothko, elle jette un regard nouveau sur le cheminement intellectuel et scientifi que de l’inventeur de la psychanalyse, et met en évidence la dette du grand médecin viennois à l’égard du judaïsme. En France, l’enseignement de Freud est d’abord diff usé par les cercles littéraires, surréalistes en particulier, dans le sillage du symbolisme de la fi n du XIX e siècle. Or cette réduction à la littérature ignore la rationalité dont se réclame la doctrine freudienne. Le parcours de l’exposition insiste donc sur les années viennoises puis parisiennes de Freud, héritier de Darwin, qui débute sa carrière en tant que neurologue, et dont l’intérêt pour la biologie ne va cesser de croître – deux pièces emblématiques, Une leçon clinique à la Salpêtrière d'André Brouillet (1857-1914) et le baquet à magnétiser de Franz Anton Mesmer (1734-1815) sont prêtées pour la première fois. Les premières recherches de Freud s’enracinent dans la tentative de tracer des schémas et des esquisses souvent très proches de ceux que les neurosciences s’efforcent alors de dessiner pour expliquer la croissance et le développement des neurones et le fonctionnement du cerveau. L’exposition fait redécouvrir l’invention de la psychanalyse. Si cette démarche est née de l’observation éminemment visuelle des symptômes, photographiés, dessinés, mis en scène autour de Jean-Martin Charcot (1825-1893) à la Salpêtrière, elle trouve sa spécificité et son effi cacité à refuser l’image. Elle s’épanouit dans la seule écoute, dans les associations de mots, en l’absence de toute représentation visuelle. Le lisible contre le visible, le mot contre l’image : Freud se pose ici en héritier de Moïse, grand briseur d’idoles. La spiritualité juive, à défaut d’une foi et d’une pratique, irrigue ses travaux, de L’Interprétation des rêves (1900) – ouvrage nourri d’herméneutique talmudique –, jusqu’à l’essai fi nal, Moïse et le monothéisme (1939). Si Freud lui-même, né dans une famille juive originaire de Galicie gagnée par les idées de la Haskalah (les Lumières juives), affirme son athéisme et tient sa production scientifique à l’écart de son ascendance juive, tout comme du milieu viennois où il a vécu, c’est d’abord pour faire de la psychanalyse une science universelle, détachée de tout particularisme religieux ou culturel. Mais la démarche psychanalytique est profondément tributaire de la tradition interprétative propre au judaïsme.
L’exposition bénéficie de prêts exceptionnels du musée Freud de Londres, du musée d’Orsay et du musée national d’Art moderne, ainsi que de grands musées autrichiens et allemands (Leopold Museum, Österreichische Galerie Belvedere, Vienne ; Museum der Bildenden Künste, Leipzig…).
Elle est accompagnée d’un riche programme (rencontres, conférences, projection, atelier de gravure, visites guidées…).
Son catalogue est publié avec les éditions Gallimard.

I. Freud neurobiologiste

En 1896, lorsque Sigmund Freud emploie la première fois le terme de « psychanalyse », il a quarante ans et derrière lui une carrière d’une vingtaine d’années. Attiré par les sciences naturelles, il débute comme neuroanatomiste en 1876 chez Ernst Wilhelm von Brücke (1819-1892), l’un des fondateurs de l’anatomie microscopique, puis étudie les propriétés pharmacologiques de la cocaïne, dont il est le premier à décrire l’effet anesthésique local. Il se tourne ensuite vers la neurologie clinique, d’abord auprès de Theodor Meynert (1833-1892), l’un des pères des localisations cérébrales, puis auprès de Jean-Martin Charcot (1825-1893) à Paris en 1885. À son retour à Vienne en 1886, il travaillera dix ans dans le service de neurologie de l’Institut de pédiatrie de Max Kassowitz (1842-1913) et publiera un ouvrage sur les paralysies infantiles. Il fera une dernière tentative de concilier la neurologie et la psychologie dans son Esquisse d’une psychologie pour neurologues, rédigée en 1895, dont une version retrouvée dans sa correspondance avec son ami Wilhelm Fliess sera publiée seulement après sa mort. Freud cherche alors à se représenter le fonctionnement de l’« appareil psychique », imaginant des neurones chargés de la perception, d’autres de la mémoire, par « frayage des barrières de contact » (le concept de « synapse » sera proposé par le neurologue Charles Scott Sherrington seulement deux ans après). Dans ce texte et dans la correspondance avec Fliess (1858-1928), Freud annonce aussi sa vision d’une mémoire plastique, qui inscrit et retranscrit, qui réordonne, traduit et recrée les souvenirs. Au XX e siècle, cette conception fascinera des savants comme les prix Nobel Eric Kandel (né en 1929) ou Gerald Edelman (1829-1914).

II. Magnétisme, hystérie et hypnose : la Salpêtrière (1885-1886)

Durant l’hiver 1885-1886, Sigmund Freud, jeune médecin, obtient une bourse d’étude pour suivre à Paris les cours de Jean-Martin Charcot. Le célèbre neurologue dirige la clinique des maladies du système nerveux à l’hôpital de la Salpêtrière, dont il a inauguré la chaire. Ses leçons publiques, au cours desquelles il pratique l’hypnose sur des patientes hystériques, sont des rendez-vous mondains où se rencontrent scientifiques, écrivains et artistes. Freud souhaite voir de ses propres yeux ces expériences controversées, entourées de l’aura du « merveilleux » qui s’attachait précédemment au magnétisme animal (théorie et pratique thérapeutiques développées au XVIII e siècle par le médecin allemand Franz Anton Mesmer, fondées sur l'hypothèse de l'existence d'un « fluide magnétique »), mais où d’aucuns suspectent un excès de complaisance des malades à l’égard des médecins. La théâtralité des séances et les artefacts de cette maladie protéiforme « qui semble ignorer l’anatomie », qualifiée de névrose, impressionne Freud qui propose à Charcot de traduire ses Leçons en allemand. Cet enseignement a été immortalisé par le tableau d’André Brouillet (1857-1914), Une leçon clinique à la Salpêtrière, 1887, dont Freud acquerra une reproduction gravée qu’il placera dans son cabinet viennois. Parallèlement, Freud goûte la vie parisienne, fréquente les salles des Antiques au Louvre, assiste à Œdipe roi au Théâtre-Français, se laisse galvaniser par Sarah Bernhardt (1844-1923) dans le rôle de Théodora, et écoute chanter Yvette Guilbert (1865-1944), cette « diseuse fin de siècle », avec laquelle il entretiendra une passionnante correspondance sur la capacité de l’acteur à endosser des personnalités différentes.

III. Freud évolutionniste : l’ère de la généalogie

Sigmund Freud a évoqué « l’attrait puissant » que le darwinisme a exercé sur lui, comme « promesse de compréhension du monde » (Sigmund Freud présenté par lui-même, 1924). Depuis sa jeunesse, il se confrontera avec les thèmes posés par la révolution darwinienne, qu’il comparera à celle introduite par Nicolas Copernic (1473- 1543) dans la cosmologie. Si Charles Darwin (1809-1882) a réuni des preuves de l’évolution des espèces et a proposé la sélection naturelle comme mécanisme, son disciple allemand, le zoologue Ernst Haeckel (1834-1919), a été le principal promoteur d’une nouvelle vision du monde fondée sur la généalogie. Tout en célébrant Darwin comme son maître, Haeckel l’insère dans une tradition continentale, inspirée par Goethe et par Lamarck, comme par la théorie cellulaire de son maître Rudolf Virchow : la vie jaillit du monde inorganique, et est sujette aux mêmes lois ; tout ce qui vit ou a vécu forme un seul grand arbre généalogique qui réunit les animaux, les végétaux et les organismes unicellulaires. L’homme est inséré dans la généalogie animale, et Haeckel devancera Darwin en postulant l’existence d’un ancêtre simiesque de l’homme qu’il nomme Pithecanthropus alalus, l’homme-singe dépourvu de langage. Freud sera durablement séduit par cette idée d’unité, due à la descendance commune de tous les êtres vivants.
Au grand arbre généalogique du vivant dessiné par Darwin et Haeckel, qui fait de nous les frères de sang des animaux, une autre figure du darwinisme allemand, August Weismann, ajoutera l’idée de la présence permanente, en nous, à travers les générations, d’une partie du corps de nos ancêtres : c’est sa théorie d’un « plasma germinatif » immortel, ancêtre de la notion moderne de génome. Cette théorie implique la non héritabilité des caractères acquis, chère à Freud. Dans Au-delà du principe de plaisir, Freud analysera les thèses de Weismann à propos de l’immortalité biologique et s’interrogera sur son rôle par rapport à la pulsion de mort.

IV. Le cabinet des antiques

Sigmund Freud commença sa collection dès les années 1880, profondément marqué par la passion de Jean-Martin Charcot, dont le bureau était rempli d’antiques. Dans une lettre du 2 février 1886 à Martha, sa future épouse, Freud disait combien il admirait Charcot, ce grand médecin « qui vit dans un musée », et combien il rêvait de l’égaler. Mais c’est dix ans plus tard, alors que naît la psychanalyse, que débute véritablement sa collection. Freud achète la majorité de ses pièces auprès d’antiquaires viennois et lors de ses voyages en Grèce, en Italie… C’est la grande époque des chantiers archéologiques, des fouilles égyptiennes, syriennes, babyloniennes, de l’exploration des antiquités grecques. Les objets archéologiques circulent alors librement en Europe et il est facile d’acquérir des pièces uniques, parfois somptueuses. À sa mort, Freud possédait plus de trois mille antiques. Le patient qui pénétrait dans son cabinet se trouvait face à des centaines de figurines, des centaines de regards qui l’accueillaient.
En 1938, la collection fut sauvée par Marie Bonaparte (1882-1962), qui versera une rançon aux nazis pour permettre son exfiltration à Londres avec Martha et Sigmund Freud, qui s’installeront dans une maison au 20, Maresfield Gardens, aujourd’hui devenue le Freud Museum.
Freud, à plusieurs reprises, fera des parallèles entre le travail psychanalytique et la lecture des antiques : « En fait, l’interprétation des rêves est tout à fait analogue au déchiffrement d’une écriture pictographique ancienne telle que les hiéroglyphes d’Égypte. » (L’Intérêt de la psychanalyse, 1913).

V. Le divan et la naissance de la psychanalyse

À Paris, à l'hôpital de la Salpêtrière, Sigmund Freud découvre l’hypnose dans le service de Jean-Martin Charcot. Hypnose qu’il abandonnera rapidement, mais qui lui révèle le pouvoir de suggestion du médecin sur son patient. Freud analysera la puissance de ce lien thérapeutique, qu’il nomme « transfert » et la possibilité de le canaliser vers des fins cliniques. Le thérapeute est aimé – ou haï – car le patient transfère sur lui des désirs qu’il éprouvait pour son père ou sa mère : l’analysé revit symboliquement des pans de son enfance et voit émerger ses souvenirs enfouis.
En juillet 1897, quelque temps après la mort de son père, Freud entreprend de s’autoanalyser en déchiffrant ses rêves. À cette époque, il croit que les névroses sont la conséquence d’abus sexuels commis par des adultes pervers. Or, avec ce travail d’exploration, il découvre que l’inconscient est peuplé de fantasmes incestueux, meurtriers, datant de l’enfance. Son autoanalyse amène également Freud à découvrir que les songes et les symptômes psychiques parlent le même langage codé : ils dissimulent les désirs que nous préférons taire.
La guérison ne survient que si le patient comprend lui-même l’origine de sa souffrance, s’il est actif. Pour cette raison, durant la séance, la parole lui appartient. Il doit dire ce qui lui passe par la tête, sans choisir les mots qui lui traversent l’esprit. C’est la règle fondamentale de la psychanalyse que Freud a appelée l’« association libre ».
Pour que le patient associe librement, il est allongé sur un divan. Cette position, qui évoque le sommeil, favorise l’émergence de l’imaginaire et du transfert. Pour Freud, le divan fait partie d’un rituel qui symbolise la situation entre analysant et analysé. Cette dernière exclut aussi toute communication visuelle entre le patient et son thérapeute : le visage de ce dernier, assis sur un fauteuil situé derrière la tête du second, doit demeurer caché, pour qu’aucune expression faciale ne vienne influencer la libre association du discours, ni son interprétation, dans la seule écoute.

VI. La science des rêves (1900)

L’interprétation des rêves par des devins, oracles ou augures, soucieux de révéler l’avenir ou de faire entendre la voix des puissances surnaturelles, a longtemps relevé des sciences occultes. Et, jusqu’à une époque récente, philosophes et scientifiques considéraient la vie onirique comme une production de l’esprit humain ne répondant à aucune logique déterminée. Fruit d’un labeur assidu de quatre années, L’Interprétation des rêves de Sigmund Freud passe relativement inaperçu lors de sa publication en 1900, mais l’ouvrage, qui connut de nombreuses rééditions, s’est imposé comme un des textes fondateurs de la psychanalyse. Pour Freud, le rêve est une formation psychique propre au rêveur et douée de sens, mais qui ne se laisse pas facilement décrypter car l’activité onirique met en scène des désirs refoulés qui se manifestent sous un déguisement. Au départ, l’interprétation du rêve était, pour lui, un adjuvant à la pratique de la psychanalyse. Mais, rapidement, cette méthode d’investigation de l’inconscient s’est révélée centrale dans l’étude psychologique des névroses. Plus largement, elle est apparue comme un modèle de compréhension des processus psychiques, permettant d’expliquer la formation des phobies, des idées obsessionnelles ou des idées délirantes. Comme l’écrit Freud : « L’interprétation du rêve est la via regia (voie royale) qui mène à la connaissance de l’inconscient dans la vie de l’âme. »

VII. La vie sexuelle

En 1905, lorsque Sigmund Freud publie Trois essais sur la théorie sexuelle, suivi un peu plus tard de Contribution à la psychologie de la vie amoureuse, la sexualité est déjà l’objet de nombreuses études scientifiques, comme celle du psychiatre austro-hongrois Richard von Krafft-Ebing (1840-1902), Psychopathia Sexualis, qui envisage la sexualité sous ses aspects les plus divers, y compris juridiques. Elle est aussi au centre des préoccupations de beaucoup d’artistes, notamment à Vienne, avec Gustav Klimt ou Egon Schiele. Dans son ouvrage, Freud décrit ce qu’il nomme « libido », une énergie vitale ayant sa source dans la sexualité. Pour lui, il est impossible de concilier les exigences de cette pulsion sexuelle, dont le but est la recherche égoïste du plaisir, avec les attentes de la civilisation qui impliquent entente et cohésion sociale. Le refoulement de la libido entraîne le plus souvent des troubles psychiques, des névroses. Mais cette énergie vitale est aussi susceptible de se déplacer vers des buts non sexuels. Sa sublimation serait à l’origine des productions culturelles les plus élevées de l’humanité, notamment des œuvres d’art qui, elles, sont socialement reconnues et admirées. Ainsi, par sa capacité à se transformer, la pulsion sexuelle innerverait la plupart des activités et des comportements humains. Quant à la sexualité proprement dite, elle n’aurait d’autres moyens pour se satisfaire que de s’affranchir des prescriptions morales de la société, en valorisant l’interdit ou le rabaissement de son objet.

VIII. Le mouvement surréaliste et ses influences dans les années 1920

L’âge d’or des rapports entre Sigmund Freud et les tenants du mouvement surréaliste se situe dans les années 1920 et 1930. Pendant la Première Guerre mondiale, André Breton (1896-1966), étudiant en médecine, fut affecté en 1916 comme interne en psychiatrie au Centre neuropsychiatrique militaire de Saint-Dizier. Breton sera tout occupé de l’étude de Freud afin d’appliquer le monologue incontrôlé que Freud espérait obtenir de ses patients, au discours surréaliste (comme il l’écrira dans Les Pas perdus).
Dès 1921, Breton entreprend un pèlerinage à Vienne pour obtenir son « Interview du Professeur Freud ». Mais accueilli le 10 octobre, au 19 Berggasse, Breton, très déçu, ne trouve pas « de quoi alimenter le plus infime reportage ». Une correspondance s’ensuit pourtant, à partir d’octobre 1924, Breton se hâtant de faire parvenir son Manifeste du surréalisme à Freud.
En octobre 1927, la revue La Révolution surréaliste donne une place d’honneur à la traduction de l’essai de Freud La Question de l’analyse profane publié en 1926, et l’illustre par deux dessins collectifs nommés « cadavres exquis » et un tableau d’Yves Tanguy.
Freud exprimera dans une lettre à Breton du 26 décembre 1932 son aveu qui est un désaveu : « Bien que je reçoive tant de témoignages de l’intérêt que vous et vos amis portez à mes recherches, moi-même je ne suis pas en état de me rendre compte ce qu’est et ce que veut le surréalisme… »
La rencontre de Freud avec Salvador Dalí, à Londres en 1938, changera en partie son opinion sur les surréalistes qu’il tenait pour des fous « à cent pour cent – disons plutôt, comme pour l’alcool, à quatre-vingt-quinze pour cent. » (lettre à Stefan Zweig, 19 juillet 1938). Les trois portraits de Freud réalisés par Dalí témoignent de l’ultime vision de Freud, un an avant sa mort, par un peintre qui ne cache pas son pressentiment du vertige qui emportera le père de la psychanalyse.

IX. Moïse et le judaïsme

« Mes parents étaient juifs. Moi-même, je suis demeuré juif. »
(Sigmund Freud, Ma vie et la psychanalyse, 1925).

Sigmund Freud naît en 1856 à Freiberg, ville de l’Empire d’Autriche, dans une famille juive originaire de Galicie gagnée par les idées de la Haskalah, le mouvement juif des Lumières. Il parle l’allemand et le yiddish, et possède quelques notions d’hébreu que lui a enseignées son père par la lecture de la Bible de Philippson. « Le fait de me plonger précocement dans l’histoire biblique, à peine avais-je appris l’art de lire, a déterminé de façon persistante l’orientation de mon intérêt » (Sigmund Freud présenté par lui- même, 1924). Sa famille s’installe en 1860 dans le quartier juif de Vienne, où il demeurera jusqu’à son exil forcé à Londres en 1938, après l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne. Si Freud, qui se disait « incroyant », a longtemps tenu ses œuvres à l’écart de son ascendance juive, tout comme du milieu viennois où il a vécu, c’est d’abord pour faire de la psychanalyse une science universelle, détachée de tout particularisme religieux ou culturel. Mais la démarche psychanalytique est tributaire de la tradition interprétative propre au judaïsme, et en particulier du Talmud. Dans son dernier ouvrage Moïse et le monothéisme, publié l’année de sa mort, Freud s’éloigne des recherches purement psychanalytiques et revient sur ses origines en questionnant les fondements de la religion juive. Déjà, quelques années avant, dans la préface à l’édition hébraïque de Totem et tabou (1930), Freud, qui affirmait être totalement détaché de la religion de ses pères mais n’avoir jamais renié l’appartenance à son peuple, s’interrogeait sur cette filiation au judaïsme : « Qu’est-ce qui est encore juif chez toi, alors que tu as renoncé à tout ce patrimoine ? – Encore beaucoup de choses, et probablement l’essentiel. »

Novembre

Domenica 18, agli Archivi Nazionali per la mostra “Patrice Chéreau à l'œuvre”:

http://www.archives-nationales.culture.gouv.fr/web/guest/patrice-chereau-a-l-oeuvre

Dicembre

All'IMEC di Caen:

20 octobre 2018 - 17 février 2019
IMEC, abbaye d'Ardenne, 14280 Saint-Germain-la-Blanche-Herbe
EXPOSITION | Récits du monde

À partir des archives de l’IMEC, Gilles A. Tiberghien propose un voyage à travers nos représentations du monde.

Comment se sont-elles construites ? À quelles sources puisent-elles ? Du roman au journal de voyage, de la correspondance d’explorateur au compte rendu scientifique, de Jules Verne à Jean Rouch, de Jules Supervielle à Georges Devereux, le monde s’ouvre, se donne à voir, à comprendre, à méprendre.

Dans cette fabrique de l’imaginaire, les représentations occidentales de l’Afrique, de l’Asie, du Grand Nord s’élaborent dans un moment de conquête coloniale, versant incontournable de l’inconscient collectif. Entre centrement et décentrement, entre stéréotypes et vœux d’objectivité, quelles parts prennent les sentiments d’exotisme et les rêves d’aventure ? Récits de voyage, études de terrain anthropologiques, photographies, l’explorateur prend aussi le visage du rapporteur désireux de rendre compte d’une réalité nouvelle. Les archives racontent ces histoires, disent le monde, le saisissent ou l’inventent, elles nous livrent la trace de pérégrinations entre réel et imaginaire, où il est toujours aussi question de soi et de l’Autre.

Embarquez pour un voyage en 380 documents, dont de nombreux inédits, documents sonores, filmiques, manuscrits. Parcourez la Terre de feu grâce à des rushs de Gisèle Freund, pénétrez dans le désert de Mojave avec Georges Devereux et ses notes de terrain, suivez les traces de l’intrépide archéologue Jane Delafoy en Asie Mineure, descendez le fleuve Niger avec l’ethnologue Jean Rouch et ses acolytes, admirez les dessins des explorateurs sillonnant les quatre coins du monde, lisez la correspondance des aventuriers du siècle dernier et découvrez les carnets de voyage des fondateurs de l’anthropologie.

https://www.imec-archives.com/agenda/exposition-recits-du-monde/

Siamo i primi visitatori della giornata (arriviamo alle 14h30, la mostra è aperta da mezz'ora) e siamo accolti da una ragazza molto graziosa (una tipo di bellezza locale, direi) e gentile. La vedo per primo io, mentre Brigitta è in bagno. In un atrio ampio c'è il video con il documentario sul tournage di Robert Kramer Route one/USA, 1989; apro la porta dell'esposizione, a destra, e sono piacevolmente sopreso scoprendola seduta ad una scrivania sulla sinistra, e lei mi sembra altrettanto sorpresa nel vedermi spuntare così, all'improvviso, con il mio accento strano ed esotico. Uscendo le chiediamo di verificare gli orari del bus per il centro città.

musei_e_mostre_2018.txt · Last modified: 2018/12/02 10:19 by francesco